Report by President Charles Michel to the European Parliament plenary session
Monsieur le président du Parlement européen, Madame la présidente de la Commission, chers collègues membres du Parlement européen.
Ladies and gentlemen,
Hijacking a plane is piracy. With 171 passengers on board, it is kidnapping. When these acts are carried out by the state, it’s hostage-taking and state piracy. For what? To get hold of a young journalist and his partner, whose free speech is intolerable for Mr Lukashenko. We had to react quickly. And strongly. And we did. We quickly agreed to adopt sanctions against the Belarusian regime commensurate with the gravity of the event. These include additional individual sanctions, targeted economic measures and a ban on Belarusian airlines. We also called on European airlines to avoid Belarusian airspace, a recommendation that was immediately followed. In the wake of this decision, the UK and the US took similar measures.
I would like to emphasise three clear messages.
The first is for Roman Protasevich and all political prisoners – the EU will not rest until you are released.
The second is for Mr Lukashenko – Mr Protasevich must be released immediately. We hold you responsible for his physical and mental health.
And our third message is to the Belarusian people and especially to those fighting for democracy, freedom of expression and media freedom – the EU stands by you and will continue our direct support for your struggle to choose your destiny.
Dear colleagues, as we did last year on China, we had a strategic debate on our relationship with Russia and we were unanimous in condemning Russia’s illegal, provocative and disruptive activities. But above all, we have given ourselves time for a high-quality debate. And I would like to explain the method, the objectives and the first resolutions.
First, the method. The relationship between the EU and Russia is complex, and every complex and strategic choice must begin with building our collective intelligence. This takes time, but in the long run, it saves time. Once we share a common analysis, it’s easier to take a collective decision. We are then stronger because we are more united. During our strategic discussion, the leaders shared their views and experience with Russia without reservation. Russia has created a string of conflicts in its neighbourhood and beyond, and faced with that, we have often reacted rather than acted proactively. Rather than reacting to what we do not want, we must first decide what we do want from Russia. We need to better define our strategic objectives and how best to achieve them. And this must be done in line with the five guiding principles that we have already agreed on. They remain as valid as ever:
– implementation of the Minsk agreements,
– strengthen relations with the Eastern partners,
– strengthening the union’s resilience,
– selective cooperation with Russia on issues of interest to the union, and
– the need for people to people contacts and support for Russian civil society.
We will continue this work at our next meeting based on the report we have requested from the Commission and High Representative. And this report will contain concrete options or scenarios.
Monsieur le président du Parlement européen, Madame la présidente de la Commission, chers collègues membres du Parlement européen, nous avons aussi eu l’occasion d’aborder à nouveau la crise sanitaire. Je résumerai le sentiment autour de la table du Conseil européen de la manière suivante: c’est un optimisme prudent qui nous habite. D’une part, nous voyons bien que nous avons réussi à augmenter la capacité de production et la livraison de vaccins. C’est un pas dans la bonne direction. Mais d’autre part, nous comprenons qu’il faut rester vigilant et suivre la situation, notamment en lien avec le risque de mutations et de variants.
Des progrès ont également été réalisés en ce qui concerne le certificat Covid. Nous avons salué les accords qui ont été enregistrés notamment avec le Parlement européen sur le sujet. Nous allons continuer à travailler, à faire en sorte que l’on puisse progressivement restaurer la libre circulation des personnes, avec une attention particulière pour les impacts économiques qui y sont liés. Notamment dans certains pays directement concernés par le secteur touristique. Un optimisme prudent, c’est évidemment le sentiment largement partagé autour de la table.
Il y a un autre point qui a été longuement abordé durant ce Conseil européen, c’est l’engagement international de l’Union européenne. C’est du bon sens. Nous savons que nous ne serons pas en sécurité tant que le monde entier ne sera pas en sécurité face à cette crise. C’est la raison pour laquelle nous sommes totalement convaincus que l’Union européenne ne doit pas rougir des choix qui ont été opérés depuis le début. C’est l’Union européenne sur le plan international qui, en premier lieu, a décidé de mobiliser des moyens pour la recherche de façon massive et sans précédent pour réussir en moins d’un an à produire des vaccins. C’est l’Union européenne qui a fait le choix de maintenir des exportations de vaccins, et en moyenne c’est 50 % des vaccins produits sur le sol européen qui ont été exportés. Vous vous souvenez que nous avons parfois été critiqués par certains observateurs et parfois par les citoyens qui ont eu le sentiment que nous ne progressions pas suffisamment vite sur le terrain de l’administration des vaccins… C’est l’Union européenne qui a initié l’initiative COVAX afin que ce dispositif ait une capacité de solidarité financière pour commander des vaccins.
Mais il y a maintenant un enjeu central sur lequel nous voulons travailler, avec un engagement très fort de la part de la Commission européenne, qui consiste à augmenter les capacités de production, augmenter les capacités de résilience, y compris dans le cadre de partenariats concrets. Spécialement avec le continent africain et particulièrement avec certains pays qui sont engagés sur cette voie. Et je n’oublie pas l’importance de prendre en compte aussi l’Amérique latine, région pour laquelle il est également important de travailler sur des capacités pharmaceutiques plus fortes à moyen et à long terme. Cela implique bien sûr des débats en lien avec la propriété intellectuelle, mais aussi des débats concernant les transferts de “know-how” et les transferts de technologie. Nous allons continuer à être engagés sur ce sujet important.
Nous avons aussi eu l’occasion d’aborder la question du climat. Vous vous souviendrez que, après cette décision forte qui a été prise il y a 18 mois – la neutralité climatique en 2050 – et la diplomatie climatique que nous activons au quotidien pour convaincre d’autres partenaires d’avoir une ambition forte en matière climatique, nous avons pris la décision il y a quelques mois de renforcer aussi nos objectifs à l’horizon 2030. Nous mesurons bien qu’un enjeu important, au-delà de l’objectif qui est partagé, est de savoir comment atteindre cet objectif ambitieux. Et c’est la raison pour laquelle le Conseil européen a souhaité avoir un débat intense afin de sensibiliser la Commission européenne aux différentes préoccupations, aux différents points de vue, aux différents points de départ aussi au sein de l’Union européenne en lien avec cet objectif. Nous faisons confiance à la Commission pour déposer prochainement des propositions qui seront traitées dans le cadre législatif. Et nous avons considéré que, à un moment approprié, le Conseil européen reviendra sur le débat politique relatif à notre ambition de refaire reculer la menace climatique.
Nous avons aussi eu l’occasion d’aborder brièvement, pour la première fois depuis le Brexit, la relation entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Je voudrais résumer en quelques mots le sentiment et la position exprimée par le Conseil européen. Nous croyons profondément à l’état de droit et au principe “pacta sunt servanda”, qui veut que lorsque des accords ont été conclus, ils doivent être mis en œuvre de bonne foi. Le message, c’est l’expression d’une force tranquille européenne. Nous souhaitons être un partenaire loyal, engagé pour une relation positive, fructueuse et constructive avec le Royaume-Uni. C’est le souhait qui nous a toujours habité tout au long de cette négociation, au cours de laquelle nous avons été capables de démontrer notre ferme unité. Mais nous sommes aussi prêts à utiliser les différents moyens à notre disposition pour protéger nos intérêts, pour garantir l’intégrité du marché intérieur, pour faire en sorte que les accords soient respectés et pour protéger aussi, bien sûr, le Good Friday Agreement. Et nous avons réaffirmé notre solidarité à l’égard de l’Irlande.
Enfin, si vous m’accordez encore quelques instants – et je ne veux pas abuser du temps de parole, Monsieur le président – je sais que vous aurez tout à l’heure un débat sur le G7 et les sommets internationaux. Je voudrais en quelques mots tracer les perspectives pour ces réunions des prochains jours.
Il y a, à mon avis, un paradoxe auquel nous avons été confrontés les derniers mois. D’une part, le monde a été pratiquement mis à l’arrêt sur le plan économique, sur le plan de nos capacités de mobilité. Mais dans le même temps, cette pandémie a montré avec une force rarement atteinte l’importance de la coopération internationale. Et nous avons observé ces derniers mois un renforcement des dynamiques de coopération internationale. Cette coopération, cet engagement multilatéral, est en fait l’ADN de ce projet européen, et ce sera encore le cas dans les prochains jours et les prochaines semaines avec cette activité intense.
Trois points me semblent importants en ce qui concerne la réunion du G7, le sommet avec le Canada, ou encore avec les États-Unis la semaine prochaine. Le premier point: nos valeurs fondamentales. Nous le voyons bien, on en débat aujourd’hui, vous en débattez régulièrement dans cette assemblée, nos modèles de sociétés libérales sont mis sous pression. Il y a des tentatives permanentes et décuplées ces dernières années de démontrer la fragilité, la faiblesse, l’inefficacité de ce modèle de démocratie libérale, qui pourtant a prouvé dans l’histoire sa capacité de donner de la liberté, de donner de l’innovation, de donner de la capacité de prospérité. Et, comme je le disais pour la Russie, nous ne devons pas simplement subir les chocs, les attaques et les coups portés par ceux qui n’aiment pas ce modèle fondé sur la liberté, l’émancipation, la non-discrimination. Nous devons porter avec plus d’engagement, de manière plus stratégique, plus proactive, cette promotion de nos valeurs de liberté et de démocratie. Ces points seront évidemment au cœur de ces réunions internationales.
Un deuxième point qui me paraît important, c’est la prospérité. Comment peut-on améliorer les conditions de vie? C’est le débat sur les transitions climatique et digitale. C’est le débat sur la fiscalité internationale, et l’Union européenne a été à l’avant-garde sur ces sujets-là. C’est l’Union européenne, souvent le Parlement européen d’ailleurs, qui a mis à l’agenda international, d’abord européen, puis international, cette question de l’équité dans les échanges économiques, dans les échanges commerciaux, dans la question de la fiscalité internationale. Ce thème progresse, on le voit, avec un premier pas au travers de cette réunion ministérielle du G7sur la fiscalité des entreprises sur le plan international.
Et le troisième point, c’est bien sûr la sécurité, la stabilité. Comment peut-on travailler pour prévenir les conflits? Réduire les risques de conflit? Anticiper les risques d’escalade? Comment peut-on, tant qu’il y a un conflit, coopérer pour tenter de résoudre les difficultés et tenter de dégager des solutions durables? Nous connaissons les différents foyers dans le monde pour lesquels nous, Union européenne, avons intérêt à ramener la stabilité et à coopérer avec nos partenaires afin de pouvoir engranger des résultats.
Voilà, Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les parlementaires, les quelques messages que je souhaitais partager avec vous, et je suis bien sûr dans l’attente de vos réactions, remarques, observations et prêt à réagir.
Merci de votre attention.