Report by President Charles Michel to the European Parliament plenary session
D’abord, permettez-moi, Madame la Présidente du Parlement, de vous indiquer que le devoir de mémoire est une exigence constante et je voudrais vous remercier de porter la voix de l’Europe en ce jour mémorable et en ce jour marquant.
Our last European Council meeting was a pivotal one, because our decisions are awaited. They are awaited by citizens and families facing astronomical gas and electricity bills. Awaited by businesses, large and small, hit by unsustainable energy costs and inflationary pressures. And awaited by many European governments, worried about their shrinking budgetary margins.
Despite initial differing views, we overcame these differences and we agreed on a plan that covers the different paths of action. The European Council had on many occasions asked the Commission to make concrete proposals in three areas: to curb energy prices, to ensure security of supply and to reduce demand. Several proposals were put on the table some time ago, and another package was tabled shortly before our meeting of the European Council.
At our European Council meeting, we set out a plan of action with a framework of nine concrete measures, and we asked the Commission to urgently put concrete legislative proposals on the table. The war in Ukraine and the energy crisis have directly impacted our economies and our citizens. It’s time to act. Kicking the can further down the road is no longer an option.
When we join forces and buy together, we boost our bargaining power and we can get a better deal. Now it’s also time to put our joint gas purchasing into action. This will be voluntary, except for volumes corresponding to 15% of the necessary stocks, which should be subject to mandatory joint tenders.
It is vital that we negotiate effectively and rapidly with our reliable partners. They are also our close allies, like Norway and the United States. The EU’s prosperity and economic security are also key to their prosperity and economic security. It doesn’t make sense that the exceptional profits due to the war in Ukraine should make Europeans poorer, our economies weaker and our industries less competitive, and this just to maintain our gas imports. So these negotiations must move forward without delay.
The price of gas on the international market has gone down substantially since August, but it remains much higher than before the war in Ukraine. It’s critical that we get these prices down while also ensuring our security of supply. The European Commission is tasked with preparing a new complementary benchmark by early 2023. This new benchmark should better reflect the reality of the European gas market. The Commission is also tasked with developing a dynamic price corridor to reduce price volatility in natural gas transactions as soon as possible.
The European Council awaits a proposal for a temporary cap on the price of gas for electricity generation, supported by a cost-benefit analysis. We discussed how we can support the resilience of our economies, to protect our families and our businesses and to preserve our single market, the pillar of our prosperity, while avoiding fragmentation. We also need to protect the competitiveness of our companies compared to other regions of the world. We are already seeing, for instance, the first incentives for our companies to relocate their factories, notably across the Atlantic. So we must closely coordinate our national policies and have also agreed to mobilise all appropriate financial tools at national and European level to maintain a level playing field within our Union.
The Council will monitor the situation closely and act to ensure an appropriate policy response. Yes, these issues are complex, but we have entered into these debates confronting any taboos.
Ce Conseil a aussi été l’occasion d’aborder une fois encore un sujet au cœur de notre mobilisation: la guerre contre l’Ukraine. Ça a été l’occasion, après le long débat tenu à Prague, de réaffirmer notre unité ferme pour soutenir l’Ukraine autant que possible, sur le plan financier d’abord, et nous devons continuer à travailler pour mettre en œuvre la promesse des 3 milliards d’euros supplémentaires de financement d’assistance macrofinancière. Nous avons aussi pris l’engagement de travailler sur un financement plus structurel. La proposition de la Commission sera analysée très sérieusement pour l’année prochaine, afin qu’un signal de stabilité puisse être donné aux Ukrainiens. Nous souhaitons maintenir nos efforts également sur le plan militaire, sur le plan humanitaire et sur le plan politique. Par ailleurs, la présidence allemande du G7, le chancelier Scholz, avec la présidente de la Commission, ont engagé récemment à Berlin une conférence sur la reconstruction. Et nous souhaitons ces efforts, qui sont portés au départ de l’Union européenne avec nos partenaires et nos alliés.
Nous avons eu l’occasion aussi d’aborder au Conseil l’importance d’être mobilisés pour qu’il n’y ait pas d’impunité et pour soutenir, dans le cadre de la justice nationale et internationale, tous les efforts afin que ceux qui sont responsables de crimes de guerre puissent répondre de leurs actes devant la justice, qu’elle soit nationale ou internationale.
Nous avons eu dans ce Conseil européen un débat stratégique, absolument essentiel à nos yeux, sur la relation entre l’Union européenne et la Chine, et cela quelques semaines après un moment politique important en Chine. D’abord, nous voulons constater que le système politique et institutionnel chinois, c’est une évidence, est radicalement différent du modèle que nous portons sur le plan européen. Comme Européens, nous portons ces valeurs de droits humains, ces valeurs de libertés personnelles fondamentales: la liberté de la presse, la liberté d’expression. La censure n’a pas sa place au sein de l’Union européenne et l’ensemble des leaders ont réaffirmé leur engagement à toujours être debout, à ne jamais baisser les yeux quand il s’agit de porter ces valeurs fondamentales, parce que nous croyons effectivement que nous avons une responsabilité de défendre toujours les droits de l’homme, les principes démocratiques.
Deuxième élément: nous mesurons bien, et la guerre déclenchée par la Russie le montre de manière absolument brutale s’agissant de l’énergie, qu’il est essentiel pour l’Union européenne d’être souveraine et autonome aussi dans sa relation avec la Chine et par conséquent de ne pas accepter des excès de dépendance, notamment dans le secteur technologique, par exemple la question des matériaux rares ou des semi-conducteurs, qui sont essentiels pour notre avenir en termes d’innovation technologique. Plus de réciprocité sur le plan économique, plus de level playing field: ça doit être des principes pour lesquels nous devons nous mobiliser fortement.
Et enfin le troisième point: il est certain que sur des sujets globaux comme le climat – nous étions il y a quelques heures à cette COP à Charm el-Cheikh – il est essentiel d’engager avec tous les pays dans le monde qui ont une responsabilité à assumer pour faire reculer cette menace climatique. Il en est de même, on l’a vu dans la crise de la COVID, dans le domaine de la santé par exemple, se mobiliser pour tirer les conséquences de cette pandémie et avoir une réponse plus globale et plus solidaire à l’avenir. Cela implique d’être mobilisés, vous le comprenez.
Il y a dans le chef du Conseil européen une lucidité sur la manière dont la Chine évolue, dont la Chine porte un regard et une action sur le plan international et sur le plan multilatéral. Et dans ce cadre-là, il est certain que notre intention, notre ambition, est de faire valoir nos valeurs, nos principes, de défendre nos intérêts et de porter cette vision du monde qui croit profondément à la dignité de chaque être humain.
Enfin, ce débat au Conseil européen a été aussi l’occasion de s’exprimer dans le cadre des derniers développements en Iran. De premières décisions de sanctions ont été prises et, en ce moment même, les États membres continuent à travailler pour mettre en œuvre des sanctions additionnelles. Il est essentiel qu’avec force et, je l’espère, avec une large majorité, les responsables de l’Union européenne soient mobilisés à la fois pour condamner avec la plus grande force les répressions contre des manifestants pacifistes, et pour souligner et saluer le courage extraordinaire de ces femmes, de ces jeunes filles qui se mobilisent pour leur dignité et pour la dignité que nous voulons défendre ici et partout dans le monde.
Je vous remercie.